Le commerce mondial représente environ 60% du PIB mondial. L’essentiel se déroule entre pays du monde développé : en 2018, 63% des exportations mondiales étaient réalisées par 15 pays riches, ou du moins puissants (placez la Chine, le Mexique et la Russie dans la catégorie que vous voulez). Et ces exportations ont été faites principalement par de très grandes entreprises. Les PME représentent moins de 20% du commerce mondial.
Depuis 1950, le commerce mondial a augmenté deux fois plus vite que le PIB mondial. Il continue de croître, sinon aussi rapidement en ces temps de pandémie, alors que le PIB mondial stagne (ou joue au rattrapage en 2021). La raison principale de cette stagnation est que ces pays riches et puissants parlent de libre-échange mais pratiquent un commerce « administré ». En 2017, environ 50% du commerce mondial s’effectuait entre des pays qui avaient signé un accord commercial préférentiel, et un tiers était régi par des «accords commerciaux profonds» (la terminologie de la CNUCED, pas la nôtre). Le nombre d’accords en vigueur a doublé au cours des 15 dernières années pour atteindre environ 300 aujourd’hui. Le commerce international est également fortement réglementé par l’imposition d’obstacles techniques, près de 70% du commerce mondial étant touché (encore une fois de la CNUCED).
Il y a toutes sortes d’arguments avancés par ces pays pour « administrer » le commerce. Ceux-ci vont de la sécurité nationale (pas toujours convaincant) à la lutte contre les espèces menacées (nettement plus). Beaucoup de produits commerciaux et d’industries entières sont maintenant devenus «stratégiques» et on parle souvent d’« onshoring », une sorte de rapatriement économique. Derrière tout ce commerce administré se cachent les lobbyistes de très grandes entreprises. Les PME ne sont que des spectateurs — mais cela peut changer.
Bien que la plupart des informations lues et entendues concernent les très grosses sociétés habituées à externaliser, à sous-traiter, à corrompre et à polluer dans tous les pays du monde, les PME représentent la grande majorité des entreprises existantes et sont la base de l’économie mondiale. Si vous êtes une PME, votre gouvernement a besoin de vous. Votre PME est vitale pour son économie. C’est vous qui, par votre vote et par votre nombre, le mettez au pouvoir ou le sortez (du moins dans les pays démocratiques). Le gouvernement entretient une relation d’amour-haine avec les grosses multinationales qui se développent en se mangeant les unes les autres, en supprimant des emplois, en redistribuant leurs activités à travers le monde, et en s’attribuant la gloire et le mérite des progrès de l’économie. Mais vous, les PME, votre gouvernement vous aime vraiment.
Pourquoi les PME sont-elles si sympathiques ? Globalement, ce sont les PME qui réalisent près des 2/3 de tous les chiffres d’affaires dans les pays de l’OCDE, et qui emploient les 2/3 de la population active dans l’économie marchande (sans compter les fonctionnaires). Cependant, les grandes entreprises exportent trois fois plus que toutes les PME réunies. Aussi bien comme sous-traitants de ces grandes entreprises, que comme exportateurs à part entière, les PME sont donc de gros employeurs mais de petits exportateurs. Ce fait n’a pas échappé à votre gouvernement. Mais elles tardent à exploiter les opportunités de croissance à l’étranger et à exercer une influence quelconque dans les discussions commerciales entre états. Faute d’organiser leurs propres lobbies d’exportation, ils ont été exclus des accords commerciaux administrés.
Mais tôt ou tard, les PME revendiqueront ce qu’elles méritent en commerce international. En attendant, il existe de nombreuses façons d’agir individuellement à une époque où le commerce administré ne peut pas cacher les opportunités de commercer directement entre les PME elles-mêmes.
SAI travaille à l’internationalisation des PME depuis 30 ans et a rédigé le manuel comment procéder. PME du monde — internationalisez-vous !